Nikolaï Egorovitch Dronnikov
Artiste russe, sculpteur et éditeur de livres d'art
Biographie
Nikolaï Egorovitch Dronnikov (2 août 1930, région de Toula — 26 janvier 2025, Ivry-sur-Seine) était un artiste dont l'œuvre fusionne deux mondes : la profondeur spirituelle russe et la liberté culturelle de l’Europe occidentale.
Diplômé en 1957 de l'École d'art de Moscou en mémoire de 1905, puis de l'Institut Sourikov en 1963, Dronnikov s'est formé comme un maître aspirant à l’idéal de l’artiste de la Renaissance. Ses professeurs étaient liés aux grandes figures du début du XXe siècle — Larionov, Choukhaev, Iakovlev.
En 1972, il quitte l’URSS et s’installe à Paris, où il vivra plus d’un demi-siècle. Là, il peint, crée des livres et devient un chroniqueur reconnu de l’émigration russe. Il s’éteint à l’âge de 94 ans, laissant un héritage dont l’importance ne cesse de croître.

Activité artistique
Dronnikov se qualifiait d’ermite. Il ne cherchait pas à adhérer à des unions, préférant le chemin de l’artiste libre. Inspiré par les images de la Renaissance, il a travaillé en peinture, sculpture, graphisme, et a créé des livres d’auteur. Son œuvre est une synthèse de l’esprit, de l’image et du temps.
Parmi ses œuvres les plus connues figurent des paysages de Moscou, Paris, Italie, mais une place particulière revient à sa galerie de portraits de contemporains : Soljenitsyne, Brodski, Aïgui, Vysotski, Galitch, Tarkovski, Odoïevtseva, et bien d'autres. Il ne faisait pas que représenter des visages — il recréait l’atmosphère d’une époque, l’âme d’une personne.
Léon Robel, poète français, a dit un jour : « Dronnikov est le plus russe des artistes français et le plus français des artistes russes. Cela confère à son œuvre une qualité unique que ses deux patries pourront un jour reconnaître comme la leur. »
Activité éditoriale
Depuis le début des années 1980, Nikolaï Dronnikov a commencé à publier ses propres livres d’artiste — de véritables miniatures artisanales. Parmi eux : des recueils comme « Statistiques de la Russie », des poèmes de Gontcharova et Larionov, des albums de portraits de Brodski, Rostropovitch, Aïgui, Lifar. Chaque livre était une œuvre d’art à part entière.
Il ne se contentait pas d’illustrer des textes — il engageait un dialogue avec les poètes. La série de livres dédiée à Guennadi Aïgui fut l’expression tangible d’une amitié spirituelle. Plus tard, il publia « Requiem pour Aïgui », fusion de mots, souvenirs et images.
Ses livres sont un exemple unique de la façon dont un artiste peut aussi devenir écrivain et chroniqueur de son époque, créant une encyclopédie visuelle et poétique de la culture russe.
Œuvres

Ruelle Bolchoï Karetny — toile, huile, 1975

L’hiver dans mon jardin — toile, huile, 2003